Regarder ce qu’on ne voit plus et que nos pas foulent indifféremment jour après jour sur les trottoirs ou les chaussées : l’asphalte.

Tel un géographe ou un archéologue, j’ai cherché, flâneur photographique, à enregistrer les variations esthétiques, dues aux intempéries et à l’écoulement des jours, des tapis de goudron et autres dérivés pétrolifères qui revêtent les rues de Paris.

Composé complexe de bitumes et d’agrégats pierreux, l’asphalte réagit aux événement météorologiques : boursouflures, plissures, fissures, ruptures se succèdent à sa surface ainsi que sur les marques de signalisation jaunes ou blanches, parfois bleues, dont il est vaillamment recouvert.

Soulage, dans ses peintures, fit jaillir la lumière de l’obscurité. Je l’imite avec mes objectifs en tentant de saisir les émotions qui m’assaillent en observant ce revêtement assujetti, impuissant, au trafic routier, aux travaux de voirie, aux précipitation et variations de température modifiant sans cesse son aspect pour souvent de très brèves durées, selon les heures et les saisons.

L’asphalte parisien offre au photographe un paysage hors du commun.