Regarder ce qu’on ne voit plus jour après jour dans les rues de Paris : l’asphalte ainsi que les personnes inconnues qui le piétinent.

Tel un géographe ou un archéologue, j’ai tout d’abord cherché, flâneur photographique, à enregistrer les variations esthétiques, dues aux intempéries et à l’écoulement des jours, des tapis de goudron et autres dérivés pétrolifères qui revêtent les rues de Paris.

Puis, j’ai superposé ces dernières photos, composés complexe de bitumes et d’agrégats pierreux, aux inconnus que j’ai photographiés par hasard lors de mes errances dans les rues de Paris. Oubliés du regard ou noyés dans la foule, les citadins finissent par se fondre avec le milieu dans lequel ils vivent. Tels des statues ou des caméléons, ils ne font plus qu’un avec l’asphalte. Nous les côtoyons cependant chaque jour à nos côtés dans un abris bus, au coin d’un bar ou sur un banc, dans la rue, n’importe où, mais nous n’y prêtons plus attention.

Ma série de portraits « L’asphalte parisien », une lumière sur des inconnus que mon objectif tente de faire jaillir de l’obscurité.

Christian Barbé