Lorsque j’arrive pour la première fois en 2017 sur la décharge d’Andralanitra à la périphérie d’Antananarivo capitale de Madagascar, je rencontre des travailleurs dans des montagnes d’ordures qui me font tout de suite penser à des travailleurs de la terre ou de la mer.

A leur manière de retourner les ordures comme on retourne la terre, j’y vois des paysans. Noyés dans une mer d’ordures, coiffés de chapeaux de paille, ils travaillent imperturbablement « contre vents et marée » comme des marins à la recherche de la perle rare. Un morceau de cuivre récupéré sur un pantalon, du charbon, un fruit encore comestible. Il faut ratisser large pour se nourrir, et pourquoi pas, gagner un peu d’argent à la revente.

Courage de ces chiffonniers qui tentent chaque jour de survivre contre et avec le vent de la modernité.

Christian Barbé
2017